L'importance de la fourrure en Nouvelle-France
La colonisation et le développement de la Nouvelle-France sont associés de près à une matière première dont on avait grand besoin en Europe : les fourrures. Le castor, dont le poil sert à la fabrication de chapeaux de feutre, est à l’origine du développement économique du Canada. Toutefois, on en exporte une multitude d’autres.
Véritable moteur économique, la traite des fourrures en fut aussi un de l’expansion territoriale. Elle entraîne de nombreux jeunes hommes vers les terres situées à l’intérieur du continent, dont le célèbre Pays d’en haut, vers les régions les plus riches en fourrures. C’est la traite qui, de pair avec l’évangélisation, favorise les contacts avec les populations autochtones. Chez ces dernières, elle occasionne une révolution de la culture matérielle et des habitudes de chasse.
En 1627, Cardinal Richelieu met sur pied la Compagnie des Cent-Associés, qui regroupe plusieurs commerçants. Ces derniers obtiennent les privilèges de la traite des fourrures. En échange, ils devront coloniser le territoire et en exploiter les ressources. Au cours des 17e et 18e siècles, la traite des fourrures représente 70% des activités économiques de la Nouvelle-France. La traite des fourrures s'appuyait sur le troc. Les Français offraient divers produits européens aux Amérindiens en échange de fourrures et de peaux. Parmi les marchandises prisées par les Amérindiens, il y avait des fruits, de la poudre à fusil, des couvertures, des outils, des vêtements, des briquets, des aiguilles à coudre, de l'eau de vie, des chaudrons, etc.
Les Français ont ouvert quelques postes de traite le long du fleuve Saint-Laurent. Les Amérindiens et les commerçants s'y retrouvaient pour échanger leurs marchandises. Par la suite, les fourrures étaient envoyées vers Ville-Marie ou vers Québec, endroits d'où elles partaient vers l'Europe. Ce système permettait aux Français de profiter des réseaux de troc déjà mis en place par les Amérindiens. De plus, au printemps, une grande foire avait lieu à Ville-Marie. Tous les Amérindiens se regroupaient et présentaient leurs fourrures et leurs peaux. Cette foire a eu lieu jusqu'à la fin du 17e siècle.